top of page

Terrier : "Le contraste punk rêveur est la ligne directrice du projet".

Dernière mise à jour : 19 oct. 2020

À l'origine compositeur de bandes originales, TERRIER n'obéit à aucune règle. En véritable caméléon, l'artiste alterne aussi bien entre slam, chant brut et voix saturée. Ses compositions intenses, ni pop ni hip-hop, mais plutôt un savant mélange de multiples genres, s'allient parfaitement à sa prose envoûtante. Avec le titre “Traversée Punk” et son clip, l'artiste s'égare un peu plus dans son univers slam post-punk doux et mélancolique. Et nous avec lui.


© VALERIAN7000 TERRIER
© VALERIAN7000

Remontons un peu le temps… Comment as-tu mis un pied dans la musique ?


Ça a commencé un été. Je suis allé voir mon oncle, qui est batteur professionnel, dans le sud de la France. Quand je suis rentré de vacances, j’ai dit à mes parents que je voulais faire de la batterie mais ils n’ont pas voulu. J’ai commencé la guitare à la rentrée, à six ou sept ans. On a monté un atelier avec l’École de musique - la toute petite école où il n’y avait que 40 inscrits. On faisait des reprises avec tous mes potes musiciens d’enfance. Après, au lycée, j’ai commencé à faire du remplacement. Puis, je suis monté à Paris. J’ai rejoint un groupe, Tomy Lobo, mais je n’étais pas un membre actif, donc je ne pouvais ni composer, ni décider des clips ou de la photo et c’était un peu frustrant. J’adorais ce qu’ils faisaient et je voulais aller plus loin mais je ne pouvais pas. On a eu un projet d’album, en 2019 et c’est moi qui devait le composer. J’ai eu un déclic, j’en avais un peu marre des compromis de groupe et je sentais que j’avais des choses à dire… Mais je n’avais jamais chanté, je n’avais jamais été frontman.


On pourrait presque croire que tu avais déjà chanté avant pourtant…


Jamais. Là où j’ai eu de la chance, c’est que j’ai le confort du studio où je bosse. Ce que tous les artistes non pas forcément. Du coup, je me suis enfermé dedans. J’ai testé mille trucs, notamment sur la voix, et c’est comme ça que j’ai trouvé vers où je voulais aller, la manière dont je voulais écrire mes textes, quels éléments j’allais mettre dans mes musiques... C’est venu comme ça.


Est donc né TERRIER. À travers ce projet, on découvre une voix saturée et brute, posée sur une composition à mi-chemin entre punk, pop et hip-hop. Tu ne t’enfermes dans aucune catégorie ! Quelles sont tes principales inspirations ?


En fait, je n’ai pas d’influences directes. Je n’ai qu’une règle en studio, c’est de ne pas avoir de règle. C’est vraiment une question d’envie. Je pense que tu te nourris de tout ce que tu vois, dans la rue, de ce que tu écoutes… Pour ce projet-là, je suis plus inspiré par l’image, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup plus de livres, de films, de décors qui vont m’inspirer que de titres ou d’artistes. Il y a des classiques : les Beatles, Kanye West, Brel…


© VALERIAN7000
© VALERIAN7000

On a pu te retrouver en première partie de BB Brunes, Camp Claude, Mademoiselle K, Balthazar ou encore Hervé. Encore une fois, il est difficile de t’attribuer un genre musical spécifique. Où est-ce que tu te situes au sein de cette scène francophone actuelle ?


Je ne sais pas trop en fait… C’est une question que l’on se pose avec ma team parce que c’est important de savoir quel public on va toucher, à qui ça parle… Le public de BB Brunes était super réactif. Il y avait un réel engouement, j’ai eu de nombreux retours. C’est différent de TERRIER, mais le truc, c’est que le public de BB Brunes correspond aux 15-25 ans. C’est un public qui a du hip-hop non stop dans les oreilles et qui reste ouvert au rock également. Donc ils ne peuvent qu’accrocher. Il y a ce truc-là, ce mélange de hip-hop et de rock.


Et puis, il y a la mélancolie qui leur parle peut-être…


Oui, c’est très mélancolique. Ça correspond un peu à cette tranche d’âge-là. Je disais ça en rigolant mais j’ai dit à ma team que je voulais décrocher les premières parties d’OrelSan. Ce qu’il fait me parle, en termes de personnalité. Je ne suis pas du tout hip-hop et rap français, mais son personnage me touche. J’ai l’impression d’avoir un pote quand je le vois, parce qu’il n’a pas grandi à Paris, qu’il ne parle pas que de Paris. “Dans ma ville, on traîne” est trop belle. C’est bien écrit, la prod est incroyable… Ce n’est pas vraiment ce que j’écoute habituellement, je me surprends un peu à dire ça.


Tu n’avais jusqu’à présent dévoilé qu’un seul titre, “Tourniquet” (sorti en octobre dernier), qui est imprégné d'une mélancolie et d'une forte dualité entre douceur et brutalité. Tu dévoiles aujourd’hui “Traversée Punk”. Comment est-ce que tu cultives ce contraste dans ton univers musical ?


Je suis hyper fan des contrastes. C’est pour ça que j’ai choisi le noir et blanc. C’est aussi pour ça que je fais du collage sur les pochettes. Le contraste “punk rêveur” est la ligne directrice du projet. Ce côté douceur et brutalité, c’est vraiment ce que l’on va retrouver sur tous les morceaux, que ce soit brutal dans le son et doux dans la voix ou inversement. Ou brutal d’un coup, puis doux ensuite. La musique va avoir des phases et va être assez dynamique. Après, des fois, je n’y arrive pas. “Traversée Punk” a moins ce côté douceur / brutalité, mais il est quand même présent parce que c’est une balade. Il y a un gros refrain, mais ce n’est pas comme dans “Tourniquet”. C'est différent, parce que je voulais quelque chose de différent.



Est-ce qu’on peut aborder un peu le processus de création, justement ? Comment est-ce que tu composes et écris tes titres ?


Ils sont tous différents. Je n’ai pas de règles non plus. La plupart du temps, je pars d’une guitare / voix. Je suis dans ma chambre, je chantonne, j’enregistre au dictaphone. Des fois, j’ai des idées sous la douche. Des fois, il me manque la voix. Pour “Tourniquet”, c’était le cas, il me manquait une voix. J’ai fait du yaourt. Dans le yaourt, il y a des mots qui accrochent, et autour de ces mots, il y a des sonorités. Il y a des phrases qui restent. En écriture, ça va tout seul, j’écris comme je parle, je fais des fautes de français, j’ai un peu un langage de charretier que je compte garder. Il faut juste que je sache bien ce que je raconte et où on est. J’aime bien comparer ça à un scénario, un mini-film.


“Traversée Punk” est d'ailleurs accompagné d’un clip en noir et blanc (réalisé par Julien Peultier), s’inscrivant ainsi dans la lignée de “Tourniquet”. Pour la photo, tu travailles avec Valerian7000. Comment est-ce que tu parviens à mettre en images ta musique et ce côté “punk rêveur” ?


Avec Valerian7000, on a fait un photoshoot et il m’a fait quatre propositions. On avait des références assez précises, je m’étais vraiment préparé, j’avais des mots-clés. Le côté collage avec un fond coloré, c’est exclusivement pour les pochettes de single. La bande colorée, ça, c’était son idée. J’ai trouvé ça chouette parce que ça représentait bien les différentes facettes de mes prods. Et le noir et blanc aussi, dès le début du projet, je savais que ça allait être en noir et blanc. Le noir et blanc, c'était vraiment pour coller au mellotron dans la musique. Mon but, c’est d’arriver à prendre du rétro et en faire du moderne.


© VALERIAN7000 TERRIER
© VALERIAN7000

Et dans tout ça, aura-t-on droit à un EP ou à un album ?


Non, pas d’EP. Je ne sais pas trop, je balance des titres. A priori, il y aura quatre titres en ligne dans un an. Peut-être plus, je ne sais pas. Si les quatre titres ont un clip, je ne pense pas. Avec ces quatre-là, j’irais faire un EP physique en vinyle. Mais il ne sera pas vendu comme un EP, ce sera plutôt comme une compil / mixtape.


En attendant d'en découvrir plus, "Tourniquet" et maintenant "Traversée Punk" sont disponibles sur les plateformes de streaming.



Propos recueillis par Laura Gervois.

LOGO THYTE.png
bottom of page