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Sabrina Bellaouel, l'art d'allier les opposés

Dernière mise à jour : 10 sept. 2020

Le 4 septembre dernier Sabrina Bellaouel dévoilait son dernier EP, We Don’t Need To Be Enemies, sorti chez InFiné. Les cinq titres riches et intenses qui le composent ont été pensé comme une bande-son. La large palette d’influences de l’artiste procure une identité sonore singulière à l’opus qui oscille entre ambiguïté esthétique et mélodies linéaires.


© Po Nwar

Sabrina débute sa pratique de la musique avec le gospel qui lui permet d’extérioriser ses émotions et ainsi, de trouver un exutoire à sa timidité. Le punk, dans lequel elle trouvera un intérêt musical lui permettra de construire son identité avec une finesse encore plus acérée. C’est donc dans un univers régi par l'éclectisme que Sabrina crée son art, entre spiritualité et réalité mais également entre le charme sensuel de sa voix et le jeu de (dé)construction entamé sur ses productions électroniques. Sa pratique est également liée aux villes dans lesquelles elle aime déambuler à la recherche de nouvelles inspirations. Les rues façonnent ses mélodies et ses textes qu’elle dit « au service de l’émotion ».


On retrouve aisément ce sens de l’équilibre au service de la musique dans les EPs We Don’t Need To Be Enemies et Libra (à venir en novembre) que tout semble opposer. Le premier est électronique, à mi-chemin entre Steve Reich et Deena Abdelwahed, tandis que le second se fait plus charnel et intime. C’est cette capacité à exploiter des univers hétéroclites qui caractérise cette artiste ambitieuse et pointilleuse et confère une richesse de détails à ses morceaux.


Sabrina, qui ne s’est jamais cachée de vouloir explorer sa sensualité semble s’affranchir de cette envie avec We Don’t Need To Be Enemies. C’est une nouvelle quête qui a motivé l’artiste, celle de refuser les stéréotypes et la traditionnelle structure couplet-refrain-couplet. Revendicatrice, la musique de cet opus l’est avec certitude, les compositions abordent des thèmes de lutte, comme le sexe, le genre et l’identité. La puissance de cet EP réside également dans les sensations qu’il procure, intrinsèques aux nuances et aux textures qui en font son essence. Cubenx, qui a mixé les morceaux, a su créer une dance-music qui en dit plus qu’elle n’en laisse entendre, le tout dans une atmosphère envoutante qui pousse l’auditeur à l’abandon. Écouter We Don’t Need To Be Enemies, c’est oublier de penser pour ressentir.





Agathe Pinet

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