À l’orée de l’été, Robert Robert nous livrait un premier album haut en couleur, Hoodie Bleu Ultra. Avec des sonorités résolument dance et des visuels immersifs, l’œuvre n’est autre qu’une vitrine de la scène électronique Montréalaise. Retour sur cette production.

© Xavier Cyr
Au carrefour entre une électro underground et une dream pop pleine de fraicheur, se trouve Robert Robert. Sans grand étonnement, son parcours musical reflète cette belle hybridation des genres, d’où son premier EP Pastel, paru en 2013. S’amusant au beatmaking depuis l’adolescence, il s’imprègne de ses influences pop, de la culture rave underground ou des textures aériennes à la Nicolas Jaar pour parachever ses créations personnelles.
DJ, compositeur, interprète et producteur, Arthur Gaumont-Marchand de son vrai nom, possède plus d’une corde à son arc. En 2015, il entame un virage un peu plus techno avec « Fracture Zone », titre issu de son EP Not Self-Titled. Dès lors, il se retrouve dans le viseur du label Nowadays Records (Fakear, La Fine Équipe, Grand Soleil…), avec qui il signe son troisième EP, Welcome To Finetown. Authentique et sincère, cet opus se veut introspectif, permettant à son auteur d’explorer ses propres émotions à travers des beats percutants, nuancés par des touches aériennes. Artiste polyvalent et contemporain, il s’essaie au chant, tant en anglais qu’en français, et s’investit aussi dans la création de ses visuels. Hoodie Bleu Ultra, son dernier album sorti en juillet dernier, en est l’image idéale.
Né de ses propres esquisses et réalisé par Laurent Emmanuel Malo, le clip d’ « International National » est une immersion visuelle, une folle aventure au cœur d’une nuit montréalaise. Elle relate la soirée d’un hoodie bleu, entre rencontres insolites, dancefloors endiablés et hallucinations acides. Auditivement, « International National » n’est autre qu’une parfaite musique de club. Avec un beatmaking rondement mené, sublimé par des notes de synthé presque futuristes, le résultat en est presque hypnotisant. Un trip certes un peu psyché mais puissant et addictif !
Au fil des huit tracks de Hoodie Bleu Ultra, le jeune producteur Québéquois parvient avec brio à rafraichir l'électronique et la dance music à coups de pinceaux pop. Une bribe de conversation enregistrée en soirée à propos d’un hoodie bleu égaré fait office de point de départ de l’opus. Le décor est planté. Puis vient « Speak », un titre qui incarne la pop music associée à des rythmiques quasi breakbeat, le tout ponctué par la belle voix de la chanteuse LIA. Les voix qui parsèment l’album rendent les beats entrainants et les mélodies des synthés vivantes, comme l'illustre « Reste avec moi ».
À mesure que l’on avance dans son écoute, nous nous rapprochons dangereusement des 130 BPM, comme la montée en puissance d’une soirée trépidante. Parfaite pour le peak time d’un set, « Comment Faire ? » constitue une track upbeat et impulsive, comme un clin d’œil aux influences underground de Robert Robert.
En clair, Hoodie Bleu Ultra est plus dance que jamais ; c’est un très bel aboutissement qui donne terriblement envie de danser !
Par Clara Jouaux-Savinien