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Richard Allen : "Il y a tant de chansons qui soignent"

En décembre dernier, en temps d'hiver et de second confinement, nous avons découvert le très bel album de Richard Allen. Réconfortantes et apaisantes, les mélodies de Richard Allen sont comme un cocon nappeux, dans lequel on vous invite à plonger. Rattrapages et entretien avec le franco-britannique, le long d'une allée d'acacias.

(c) Aurélien Buttin

Ton album sʼappelle Locust Tree Lane. Que tʼévoque cette allée dʼacacias ?


"Up and down locust tree lane // Time never feels the same..." Le temps est plus ou moins élastique. C'est comme lorsqu'on regarde au loin en marchant, on peut avoir l'impression de ne pas avancer. Tout ce qui peut perturber le "réel" est magique. Après, il faut réussir à trouver les mots et la musique pour convoyer ce sentiment. L' allée des acacias ne m'a jamais déçue.


Ta musique est un environnement apaisant et réconfortant. Comment as-tu trouvé ce son ? Et cette luminosité ?


Je cours après constamment. C'est une filature interminable. Parfois on se perd, d'autres fois on arrive à garder l'oeil dessus et le reste du temps, on l'oublie pour mieux la retrouver.


Que cherches-tu toi dans ta propre musique ? En terme de ressenti et de sonorités ?


Il y a ces moments quand on compose, où l'on a l'impression de déjà connaître la mélodie. Dans ces moments, je fais marche arrière pour fuir cette impression, et si je n'arrive pas à m'en "débarrasser", je mets de côté le morceau. Souvent, je ne reviens pas dessus. Je cherche à être perdu. Lorsque je termine un morceau, c'est à ce moment que je fais connaissance avec.


Malgré le fait que tu nʼaies vécu en Angleterre que jusquʼà tes quatre ans, on entend beaucoup lʼinfluence de la musique anglo-saxonne...

Effectivement, j'ai fait toute ma scolarité en France mais avec un décalage culturel. Chez moi on parlait anglais, on avait la télévision en anglais et on écoutait la musique que mes parents écoutaient.






Tu peux nous parler de la pochette de ton album ?


C'est mon ami et collaborateur Sylvain "kenny" Ruby qui a pris ces photos avec un appareil jetable le soir de mon mariage.






« Turn to yourself, turn to your cell // Meaning calls, break the walls Itʼs ok to be alone // Thatʼs all I know ». Ces paroles sont un peu représentatives de la période. Comment vis-tu ces temps de pandémie ?

J'ai écrit ce morceau avant tout ça. C'est l'idée que les gens seuls rêvent de compagnie et que les autres ne passent pas suffisamment de temps seuls. Il est bon de converser avec soi-même, même à haute voix ! Mais vivement que tout ça devienne souvenir, bien sûr !


Tes paroles sont assez thérapeutiques, notamment dans "Reasonally Foolish" et "Little Girl", qui nous évoquerait une chanson de Billy Joel. Quels sont tes morceaux thérapeutiques à toi ?


Le fait d'écrire est thérapeutique. Il me faut parfois terminer une chanson et ensuite me relire pour comprendre de quoi je parle! Et c'est quelques fois après plusieurs mois que ça me tombe dessus.

Il y a tant de chansons qui soignent ! Lʼalbum de John Martin, London Conversation, est super ! "Ballad of the Sad Young Men" de Davy Graham me vient également à l'esprit. Et j'ai beaucoup aimé "Fortune" sur le dernier album de Laura Marling.


Enfin, chez Tourtoisie Music, on aime mettre en avant les artistes émergent.e.s. Tu aurais des artistes à nous conseiller ?

J'aime beaucoup le dernier album de Madison Cunningham !


L'album Locus Tree Lane de Richard Allen est disponible sur toutes les plateformes de streaming.



Propos recueillis par Prisci Adam

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