La fin d’année scolaire est traître : partiels, mémoire, recherche de stage… tellement de choses à faire dans le rush avant de partir en vacances qu’on a manqué à notre devoir en omettant de parler du premier EP de Tundé, sorti le 28 Juin dernier. Fort heureusement, les rattrapages existent pour nous permettre de réparer nos erreurs. Chose faite pour cette rentrée : voilà donc quelques lignes sur La Loge.

Décidément, l’équipe de Clear Waters Records nous habitue à de belles découvertes. Après Mikano et Sutus (passés par Inseine 2 en Janvier dernier), Noah Gala ou plus récemment Dim Lewko, le label met à jour un ovni avec ce 7 titres de Tundé, intitulé La Loge. Alors que les comparaisons et rapprochements entre le rap et le rock se multiplient depuis quelques années, le rappeur de Montreuil vient, dans cette veine, cristalliser la fusion des genres sur des prods en équilibre fragile entre arpèges mineurs saturés, riffs plaintifs, 808 et hi-hats répétitifs.
D’influence presque plus grunge que trap, cet EP se démarque par l’omniprésence des guitares dans l’écriture, comme si l’artiste structurait ses morceaux autour de celles-ci. Le reste de la prod vient en complément des riffs et accords, et sert finalement à les mettre en valeur. Non sans rappeler Timothée Joly, autre rappeur (ou chanteur ?) et producteur qu’on adore, Tundé chante des mélodies tristes, parfois lascives ("2èmepage"), parfois en cris du cœur ("Quincy Jones"), souvent les deux.
La Loge dépeint un mal générationnel, celui d’un artiste en quête de réussite dans sa passion et freiné par un mal-être qui l’empêche d’avancer, l’enchaînant dans une complaisance faite de plaisirs artificiels : « j’aime la vie que j'mène, la vie que je mène fait que j’m’aime pas » ("Loge Froide, pt1"). Pourtant, Tundé semble déterminé à y arriver, même s’il doit encore patienter ("Attends Encore" ; "??H00" ).
C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite après ce premier EP plus que réussi, à écouter ici.