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Plan Clip #21 : Joanna feat. Laylow, Camille Jansen, Zoo Baby...

Parce que les clips sont parfois de véritables bijoux, dignes de chefs-d'œuvre cinématographiques ; qu’ils sont le reflet visuel de l’univers musical de l’artiste. Parce que l'œil de l'équipe réalisation d’un clip a également son importance ; parce que leur vision artistique et leurs rôles ne sont pas à négliger. Parce que mettre la musique en images donne parfois une seconde lecture à un morceau, on a souhaité analyser tout ça, pour vous : voici la rubrique Plan Clip.


Joanna feat. Laylow - Démons


Non, il ne s’agit pas du dernier court-métrage de Gaspar Noé – même si l’hémoglobine et les néons rouges pourraient faire croire le contraire. Sanglant et sensuel, ce sont les mots d’ordre du clip de “Démons”, dernier single de la Rennaise Joanna. Celle que l’on surnommait récemment la Vénus des temps modernes revient cette semaine avec une collaboration majeure, en compagnie du rappeur Laylow, dont le premier album nous avait mis une sacrée claque. Avec “Démons”, les deux artistes unissent leur force pour un morceau à la fois tendre et frappant, pour mieux achever leur audience.


Joanna dans le clip “Démons (feat. Laylow)”
Joanna dans le clip “Démons (feat. Laylow)”

Derrière la caméra qui ne cesse de virevolter, on retrouve Marius Gonzalez, que d’aucuns ont déjà pu rencontrer à la réalisation sur certains clips de Josman, comme celui du titre “Un Zder, Un Thé”. Pour “Démons”, le metteur en scène est allé puiser du côté de Wong Kar-Wai, et plus précisément dans l’esthétique violente des Anges Déchus, sorti en 1995 et qui flirte avec le statut d’œuvre culte. Dans les bas-fonds de Hong-Kong, un tueur à gages regrette son association avec une femme mystérieuse. Le film oscille entre superbes plans en contre plongée et plans serrés d’une grande esthétique, que Marius Gonzalez reprend en filmant les visages de Joanna, Laylow et la comédienne Raïka Hazanavicius de très, très près.


“Démons” baigne donc dans une atmosphère nocturne flirtant avec le mystique, entre scènes en boîtes de nuit – ce lieu du passé aujourd’hui disparu – et passages dans les rues sombres de la capitale. Le tout, toujours immaculé de rouge ou de vert, rappelle de la passion et de la jalousie qui guident les protagonistes de l’histoire. Car dans “Démons”, il est question de relations au bord du gouffre, menée au précipice de la folie par les sentiments les plus sordides qui soient : “On devrait s’aimer maintenant / On préfère laisser parler nos démons”.


Par Lolita Mang



Camille Jansen - Louise


C’est le premier titre officiel de Camille Jansen, artiste et mannequin; Chez Tourtoisie on suivait son projet artistique depuis quelques années, on avait vu la création de sa première chanson "i wrote my first song and this is it - YouTube" avant que sa chaîne Youtube soit en suspens depuis deux années. Car oui, Camille Jansen utilise Youtube comme une galerie pour exposer ses vidéos semblables à des courts métrages : un œil qui sait capturer les beaux moments et les laisser s’étendre dans le temps. Et ce, avec un choix de musique juste, qui fait qu’on ne pouvait que s’attendre à une réussite de la jeune Camille Jansen.


Une voix qui s’étend, qui reste en suspens, qui vient toucher les aigus tout en restant dans les graves, on croit être touché par la grâce tant c’est beau. La chanson est portée par le refrain où Camille Jansen fait le portrait d’une Louise, une femme indépendante, captivante, libre (et peut-être fatale ?). On y retrouve également les synthés de notre cher Lewis Ofman, qu’on adore chez Tourtoisie, qui viennent sublimer la production nostalgique de Devon Ross et Sacha Rudy.

Semblable à ces anciennes vidéos, le clip réalisé par Bilal El Khadi et Jérémy Konko, suit la protagoniste dans plusieurs moments de vie, avec un regard mélancolique, et un sentiment de liberté teinté de tristesse. Les mouvements et les couleurs sont lents et doux, la caméra, discrète épie et est témoin des actions de Camille Jansen. Sous ces allures de vlog de vacances, ce clip et ce morceau du long de leurs 3 minutes 41 vous transporteront.


Par Prisci Adam


Zoo Baby - Par tes yeux


Après nous avoir offert son dernier titre clippé magnifiquement vintage "La métaphore de l'amour", le québécois Zoo Baby aka Xavier Dufour-Thériault, revient avec le morceau "Par tes yeux". On ne peut s'empêcher de penser immédiatement aux Strokes dès les premières notes de ce morceau jusqu'à ce que le chanteur de Gazoline se livre à une prestation d'autotune aussi improbable qu'elle est maitrisée.

Dans ce clip signé Julien Mineau, on est spectateur de la vie d'un karaoké réunissant tout ce qu'il y a de plus kitsch et de plus gênant, on plonge avec plaisir dans l'univers de l'artiste. Lui-même ne parait pas réellement consentant à l'expérience au début de morceau mais se laisse finalement prendre au jeu. Les images se succèdent, on y voit passer des adeptes de karaoké, mais aussi des extraits d'animés sur écran VHS et d'interview de France Gall.


L'artiste québécois vient d'ailleurs d'annoncer un premier album pour son projet solo, à sortir début 2021. Finalement, on ne parvient pas réellement à qualifier la musique de Zoo Baby, mais lui le fait mieux que nous en la désignant comme "d’une simplicité complexe et décomplexée" sur son site.


Par Apolline Pournin


TRENTE - Jamais Voulu


On vous avait déjà parlé de Hugo Pillard pour ses talents de réalisateur, notamment des clips vidéos de Tim Dup. Aujourd'hui, on revient sur son projet musical TRENTE, avec lequel il a sorti son dernier EP "Novembre" porté par le single "Jamais Voulu", vrai coup de coeur de ce mois de décembre.


TRENTE est un projet qui incarne de la façon la plus pure et brute possible la sincérité, l'authenticité, la catharsis et la résilience. Il délivre pêle-mêle des EPs autoproduits (parfois de façon inventive comme souffler dans le micro de son mac), sans fioritures extérieures de promotions, chaque EP semble être un moment de vie, nous laissant témoins et spectateur de l'évolution de Trente.


"Jamais Voulu", en duo avec la chanteuse Pi Ja Ma, est un duo digne des plus grands de la chanson française. Mélancolique avec une touche de rancœur, Jamais Voulu parle d'une relation déçue. Au refrain final, Pi Ja Ma nous rappelle une jeune Jane Birkin ou Françoise Hardy, et nos coeurs fondent.


"Je vous ai tellement aider // vous ne m'avez rien donné"

"T'as jamais voulu prendre ma route // effacer mes doutes"


Le clip réalisé par Trente lui-même, met en scène Ian Caulfield dans un état libre. Une poésie simple, comme Trente c'est si bien le faire.

Par Prisci Adam



FILS CARA - Sous Ma Peau


Fils Cara, on en a déversé des torrents de mots sur lui chez Tourtoisie, que ce soit ici, ou ici ou encore là, mais on ne pouvait s’empêcher de parler de son dernier clip où on retrouve ici Hugo Pillard derrière la caméra.

Le clip narre une relation intense jouée par Yoanna Bolzi et Paul-Adrien Bertrand. Ici Fils Cara cherche à “parler d’amour et son infini intime à une époque où il semble s’évaporer … mais surtout, l’aiguille du temps de son regard”.

"Sous Ma Peau" c’est savoir regarder un être humain pour ce qu’il est fondamentalement, comprendre son langage corporel, savoir d’où il vient, ses peurs et ses craintes juste en observant ses traits et sa posture. Mais aussi, apprendre à connaître quelqu’un dans ses fondements, petit à petit, jusqu’à devenir expert et savoir décrypter naturellement une personne. C’est peut-être ça aimer selon Fils Cara.

Par Prisci Adam


THX4CRYING - Le Concert

“Ce soir, j’irais au concert, je mettrais du lipstick”, ô comme on aimerait que ce soit vrai.

Thx4crying ouvre le mois de décembre en nous offrant une ôde à la vie d’avant, à la chaleur humaine des nuits bleutées par les projecteurs, plongé.e.s dans les ondes sonores des concerts.

Dans ce morceau, qui nous rappelle les plus grands hits de Mylène Farmer, Thx4Crying raconte à merveille la beauté des soirées, dans leurs enjeux, les attentes qu’on en fait, leur sentiment intense éphémère. Une chanson au plus proche de l’époque qu’on vit, où Thx4Crying aborde la fin temporaire des concerts et le périple vécu :

“On se souviendra de l’enfer // du soir où tout a vrillé

Quand au milieu du concert // On s’est mis à pleurer”

“C’est si triste l’univers // ce qui nous a fait nous manquer

Je te verrais au concert …”

Le clip est composé de souvenirs de concerts montés par Paul Combaluzier, où on peut y voir les structures du Pop-Up du Label, des soirées Kimono de Tomasi, au Supersonic et L’international entre autres

Par Prisci Adam



BONUS : MOUSSA ft Claire Laffut - simple


Parce qu’on est suspendu aux lèvres de Moussa depuis ses débuts, on se devait de partager ici le clip pour la démo “simple” en featuring avec Claire Laffut. Le clip a été réalisé par Laurent Segretier et Moussa, et présente en alternant le net et le flou, Moussa au coeur de la nuit en discussion téléphonique avec Claire Laffut

Toujours, Moussa, excelle dans ses mots et dans son flow, la prod et le clip mettent en exergue le moment de flou et de flottement qu’on retrouve dans les paroles de Moussa, parsemées de doutes : “J’ai peur du succès // On verra bien si j’avais tort”. Une notion renforcée par les références aux dystopies : “le meilleur des mondes”, “novlangue”, ou des analogies à Mossoul ou Damas, villes détruites, qui s'effondrent, comme le dit Moussa : “A la fin tout s’effondre”

“Quand je tombe à la renverse // à la petite cuillère tu me ramasse

Morceaux par morceaux // Comme à Mossoul comme à Damas”


Par Prisci Adam


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