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PLAN CLIP #1 : Joanna & Saintard

Dernière mise à jour : 1 juil. 2021

Parce que les clips sont parfois de véritables bijoux, dignes de chefs-d'œuvre cinématographiques ; qu’ils sont le reflet visuel de l’univers musical de l’artiste.

Parce que l'œil de l'équipe réalisation d’un clip a également son importance ; parce que leur vision artistique et leur rôle ne sont pas à négliger. Parce que mettre la musique à l’image donne parfois une seconde lecture à un morceau, on a souhaité analyser tout ça, pour vous : voici la rubrique Plan Clip.


Joanna - "Vénus"


Avant son premier EP, à paraître le 22 novembre, Joanna vient de dévoiler un morceau intitulé Vénus, dans lequel elle figure en tant que femme au-dessus des femmes, incarnation de la féminité parmi les déesses : Vénus.


Dès le premier plan, Joanna apparaît comme une entité non humaine : peau presque translucide et scintillante, surplombant un décor sombre aux limites floues. En armure de guerrière, qui s’oppose aux chaînes qui l’emprisonnent au plan suivant, Joanna, de sa voix douce et forte à la fois, nous propose un titre empli de dualité.


En effet, tandis que les éléments de puissance se succèdent, ils sont brisés par un élément de fragilité. Pour exemple, dans le magnifique plan sur une méridienne où Joanna arbore une stature de femme de pouvoir, celle-ci se retrouve adoucie par le mouvement de l’eau, tout en sensualité.


Dans des décors toujours aussi féeriques et divins, la dualité se retrouve dans les refrains, où le personnage incarné par Joanna semble être prisonnière d’une solitude due à un combat contre elle-même : s'affrontant dans l’œil de la caméra, l’œil des autres ou encore le sien, proclamant ou cherchant à se convaincre qu’elle est Vénus et pas “elle”, presque entendu à la fin du morceau.




Saintard - "Je ne suis pas Américain"


En introduction de son nouvel EP Calor, sorti le 25 octobre, Saintard, formé par le jazz, transfiguré par le hip-hop, biberonné à la soul et la funk, propose ici un titre à l’image de son EP: une épopée lyrique d’un R’n’B hybride tendant la main à une soul experimentale.


Tourné sur la côte charentaise, le clip du titre Je ne suis pas américain grouille de références iconographiques et historiques à la culture américaine, toutes déconstruites. On retrouve par exemple un gant de baseball, qui remplace Adam dans la représentation de la Création d’Adam de Michel-Ange, ou encore une référence à Into The Wild, sans oublier l’évocation du jour où le premier homme, un américain, à marcher sur la lune.


Dans ce titre, on a une mise en perspective aussi bien visuelle que musicale. Visuellement, la caméra cherche des points de vues différents : prise de vue aérienne , de profil. Les plans serrés alternent avec des plans larges, et la caméra joue avec les effets de zooms. De la même manière, elle oscille entre des paysages ou des plans d’ensemble et des décors plus futuristes et autres éléments surréalistes, renforcés par les effets spéciaux de Miguel Randriana et la déco de Théo Baribaud. Si bien que le point change continuellement, et qu’il est difficile de pouvoir se fixer dans la perspective visuelle ainsi que temporelle.


Tandis que la caméra cherche les points de vues différents, la musique, elle, cherche des influences différentes, et, pendant que la caméra dézoome lentement, la musique se fait légère et vaporeuse, avant l’explosion visuel et sonore peu avant le premier refrain. A ce moment, c’est à la fois parlé et chanté, on trouve des sonorités funks, tropical, latine et oriental qui contrastent avec la pop française dans lequel s’inscrit le morceau.


Ce clip réalisé par Nicolas Pidoux et Datis Balai, réalisateurs également de Pauvre Jésus-Christ et Paradoxe, est donc une jolie porte d’entrée vers le nouvel EP de Saintard, qui nous a un peu rappelé Les Louanges, et qu’on vous conseille fortement.



Par Prisci Adam & Laura Gervois

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