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OKALA : "Je crois que l’art en général incarne le réagencement du monde qui nous entoure"

Réseau Printemps a déjà fait sa rentrée avec, notamment, l’annonce du lancement de la tournée INOUÏS à l’octobre prochain. L'occasion pour Tourtoisie Music de revenir sur les artistes sélectionné.e.s au cours de cette édition 2021. Achile, VIKKEN, Joye, Le Juiice… Iels ont bien évidemment été nombreux.ses à nous marquer, mais c’est sur OKALA que la rédaction a aujourd’hui choisi de s’arrêter. Plongez dans l’univers onirique et poétique de cet auteur-compositeur-interprète franco-camerounais.

OKALA par Rodolphe Parmentier
(c) Rodolphe Parmentier

Hello Baptiste ! Remontons à la genèse du projet… Comment est né OKALA ?


Le projet est né sur scène en mars 2019. C’est un projet qui mûrissait dans ma tête depuis un moment. Il y a eu une période où j’ai fait partie d’un groupe, qui avait fait son chemin, mais je me suis rendu compte que j’avais une poésie très personnelle à exprimer et à partager aux gens. Ça m’est apparu comme une évidence : je devais porter ça tout seul. C’est ce qui a fait naître mon envie de me lancer en solo.


D’ailleurs, quelle signification se cache derrière ton nom de scène ?


Okala est mon vrai nom. C’est ce qui me permet d’être vraiment face au public et d’espérer que ma poésie les touche. D’ailleurs, je suis tout seul sur scène avec des synthétiseurs. Je fais à la fois de l’acoustique, en piano voix, et des choses plus denses avec beaucoup d’arrangements, qui se rapprochent parfois de l’électro.


“Rock-pop”, “Indie pop” et même “Post-pop alternative”, comme tu aimes à nommer ta propre musique… Quoi qu’il en soit, on dit que tu “te fous des codes de la pop”.


Sans prétention, ce n’est même pas moi qui aie trouvé cette appellation (rires). J’ai travaillé sur le premier EP First Step et sur le single “City’s Lights” avec Yann Arnaud, qui a mixé les titres. C’est un génie du son. Un jour, il m’a dit : “Ta musique m’évoque quelque chose de différent et singulier, [le terme] ‘post-pop alternative’ lui correspond bien(rires). Ça m’a plu, donc je l’ai gardé.


Est-ce que tu peux justement nous parler de tes influences diverses et variées ?


Avec le temps, je me suis rendu compte qu’on retrouvait au sein de mes influences, le vieux cinéma français comme celui de Jean Cocteau… On parle d’impressionnisme français. Je ne sais ni pourquoi ni comment, mais d’une manière ou d’une autre, ça a nourri mon imaginaire. En termes de musique pure, j’étais un grand fan de Michael Jackson. Il fait partie des artistes qui m’ont donné envie de faire de la musique et de toucher les gens. Et il y aussi les génériques de dessins animés (rires). J’ai grandi dans les années 90 et j’ai trouvé des choses tellement belles dans les génériques. J’aimerais beaucoup pouvoir moi-même en créer.


Tu sors un premier EP intitulé First Step fin 2019. Un premier EP qui façonne vraiment le projet OKALA. Sur celui-ci, on découvre une voix haut-perchée, qui se fait parfois distante, mise en valeur par des synthétiseurs, une guitare électrique et un piano. Comment ce premier projet a t-il été conçu ?


Ma façon de composer est au départ très intuitive. Je compose au piano la plupart du temps. Parfois, ça arrive très vite, parfois moins. Généralement, la chanson existe déjà juste avec les accords et la mélodie. Ensuite, je travaille sur ordinateur. Les arrangements notamment. Cette phase est plus ou moins longue, ça peut prendre une journée comme six mois (rires). Mon acolyte Rémy Alexandre m’aide ensuite à peaufiner tout ça en studio. Je voyais cet EP comme ma première prise de parole, comme une présentation d’OKALA, comme si je disais “voilà qui je suis, voilà les bases du projet que je suis en train de construire, j’espère maintenant aller encore plus loin, avec vous”.



C’est un projet que tu considères comme très introspectif et, en effet, ton oeuvre renferme énormément d’émotions. Comment fais-tu pour allier tes névroses à cette poésie et cette forme d’espoir ?

J’aurais du mal à te l’expliquer parce que je n’ai toujours pas compris comment ça fonctionnait (rires). Ce sont des instants de vie qui m’inspirent, qui n’ont pas toujours de rapport à la musique. Par exemple, notre discussion se passe bien. Ça va peut-être me mettre dans un état qui me donne envie d’écrire. [Au moment de cette conversation téléphonique, ndlr], je suis au bord d’un ruisseau avec des nénuphars, c’est hyper joli (rires). Peut-être que ça va m’inspirer. Je crois que l’art en général, et notamment la musique, incarne le réagencement du monde qui nous entoure, un peu comme dans un rêve. C’est sûrement pour ça qu’on dit souvent que ma musique est onirique, parce qu’il y a quelque chose de cet ordre-là. Tout ce qui passe devant moi, dans mes oreilles et devant mes yeux se mélange dans ma tête et j’en fais de la musique.


Le 16 juin dernier sortait ton dernier single en date, “City's Lights”. Tu y racontes l’histoire d’un personnage qui veut s’évader, qui n’arrive pas à s’endormir, mais non sans une once d’espoir. Est-ce que quelque chose a changé depuis ton premier EP ?


Je pense que le message global de ma musique reste inchangé. C’est toujours cette idée de questionner ce rapport au monde. C’est ce qui m’a toujours interrogé, surtout parce que j’ai du mal à comprendre le monde qui nous entoure. Il y a toujours quelque chose qui se heurte à mon intuition… J’ai l’impression que ça pourrait être beaucoup plus simple que ça, c’est ce qui fait la base de mon interrogation musicale. Selon les titres, l’angle va changer. Dans “City's Lights”, je m’interrogeais sur ce jeu de masques que l’on porte en permanence pour briller ou pour se protéger. Quand je parle de lumière, je parle du regard des gens, qui est là en permanence. C’était d’ailleurs la première fois que je réalisais un clip, c’était une bonne occasion d’expliciter mon propos et d’illustrer visuellement mes questionnements.



Qu’est-ce que cela annonce pour la suite ?


Je suis actuellement en train de travailler sur le second EP, avec lequel j’espère aller plus loin. Pour moi, une perpétuelle remise en question artistique est hyper importante. Je veux éviter de tomber dans le piège de la normalisation, quitte à être moins streamé. En fait, c’est toute ma vie. Je n’ai pas de plan B, ma vie ne vaut pas grand-chose si je ne vais pas au bout de cette envie de partager ma poésie avec la plus grande sincérité possible. J’ai été touché par des artistes qui ont tout donné pour leur art. Ça m’a marqué. Je suis assez introverti et c’est mon seul moyen d’interagir avec les gens, en se passant des mots simplement.


Qu’est-ce que ça t’a fait de te retrouver parmi les trente-trois artistes émergent.e.s sélectionné.e.s aux INOUÏS 2021 ?


Ça fait très plaisir et c’est aussi bizarre parce qu’un peu comme tous les musiciens, j’entends parler des Inouïs depuis super longtemps. Ce n’est pas un passage obligé, mais en faire partie est vraiment cool.

Un mot pour conclure : d’autres artistes émergent.e.s à nous conseiller ?


STRUCTURES, un groupe qui a déjà bien émergé mais qui est vraiment cool ! Dans un style un peu plus soul / jazz, il y a le groupe MASTOC. Sinon aux INOUÏS, j’ai eu un bon coup de cœur pour VIKKEN, POLTERGEIST et Elliott Armen. Je n’ai cité que trois noms mais tout le monde était vraiment cool et adorable !



Découvrez le dernier single d'OKALA, "City's Lights", sur toutes les plateformes de streaming et ne manquez plus une miette de son actualité.



Propos recueillis par Laura Gervois.

Retranscription par Agathe Pinet.

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