Parmi les nouvelles signatures de l’écurie Cracki Records, figure le toulousain Mangabey. Dernièrement, il a été d’une productivité incontestable, entre livestreams, de multiples projets et une résidence à Mains d’Œuvres (93). Son nouvel EP, annoncé pour la rentrée comportera sa toute dernière création, « Illusion » : véritable titre House ponctué de sonorités jazzy & groovy, l’été a de quoi être chaud et dansant…

© Valentin Antoninini
Derrière un alias insolitement emprunté à un primate, se cache un aficionado des synthés. C’est très jeune que Mangabey, ou José Fenher de son vrai nom, se passionne pour le piano, qu’il découvre grâce à l’improvisation. Assurément influencé par le Jazz et ses intonations Afro-Américaines, c’est pourtant le Hip-Hop qui le mène à la composition. Féru de synthétiseurs, qui lui permettent de créer sans limites, la Chicago House apparaît alors comme une évidence. Combinée à des notes Jazz et Soul qui lui sont propres, il parvient à l’exalter tout en laissant dans ses compositions, une grande place à l’improvisation. Son œuvre musicale est donc la parfaite hybridation de ses influences.
Son ascension débute il y a près de 8 ans, lorsqu’il co-fonde entre amis Boussole Records, un collectif et label basé à Toulouse. Ensemble, ils ont su faire de la Ville Rose une plaque tournante de la musique électronique, lui permettant de sortir Reflection en 2016, son premier EP. Un opus mêlant house moderne, samples groovy et improvisations aux allures de jam-sessions. Remarquable !
Dès lors, tout s’accélère : en 2017, son EP How I Feel chez les italiens d’Apparel Music lui permet de s’aventurer vers une House un peu plus deep. Puis, il rejoint Toy Tonics, avec qui il publiera 4 EPs, dont Try To Chill (2019), qui comporte le sublime track jazz et funky mais surtout très entraînant « Just Luv Machine ». Son succès grandissant s’accompagne par l’envie de se produire. En France comme à l’étranger, ses gigs font grande impression et le mènent jusqu’à de très beaux festivals comme le Roscella Bay ou WorldWide Festival.
La scène est aussi pour lui un bon terrain d’expérimentation où ses improvisations tiennent une place importante. Mais lorsqu’il ne fait pas danser son public, Mangabey compose constamment, construit ses sons et peaufine sa technique. De plus, le sampling est très présent dans son travail. Très proche du Hip-Hop, les sonorités qui ont du grain, évoquent la soul et ont du rythme, sont ce qui l’inspire le plus.
Récemment, Mangabey a mené à bien de nombreux projets : livrestreams chez Tsugi et Dure Vie, Piano Sessions ou bien reworks de classiques du rap français sous la série Dans Le Club, on ne l’arrête plus. Le plus inédit fut sa toute première résidence à laquelle nous avons eu l’opportunité d’assister. Du 6 au 8 juillet, il a établit domicile à Mains d’Œuvres à Saint Ouen, pour y travailler son live, entre synthés et drum machines. Lors de celle-ci, son dernier track « Illusion » n’est pas passé inaperçu.
« Illusion » est un track qui s’est construit de façon progressive. A l’origine, Mangabey avait commencé par jouer des accords au piano, inspirés d’une Piano Session réalisée antérieurement. Puis, il y a rajouté un sample d’un chanteur soul qu’il affectionne particulièrement, « What Becomes Of The Brokenhearted » de Jimmy Ruffin. Initialement très mélancolique, il est parvenu à le magnifier, pour aboutir à cette petite bombe soul and groovy, comme un spleen sur le dancefloor.
Il s'agit du second track que Mangabey a publié chez Cracki Records après « Lunar Light » qui lui s’apparente plus à de la Balearic House, enrichi d’une belle et planante ligne de basse. Tous deux feront partie de son prochain EP, qui sortira à la rentrée chez Cracki. Le résultat se traduit par un EP étoffé, qui contiendra des tracks soulful et disco, d’autres un peu plus breakés, inspirés du style du duo irlandais BICEP.
Avec ce nouvel EP disponible dès septembre, la rentrée s’avère haute en couleurs ! En attendant, Mangabey distillera sa plus belle musique au Baï Baï Festival, le 4 septembre prochain, à la confluence de la Garonne et de l'Ariège, près de Toulouse. Une belle façon de se réapproprier nos dancefloors …
Par Clara Jouaux-Savinien