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Le 33 Tours de Liv del Estal : "On n'écoute pas la musique qu’on fait, mais la faire fait du bien"

Il y a cette mélodie qui vous plonge instantanément dans votre adolescence. Et celle qui vous fait faire un bond dans le futur. Il y a cette chanson qui vous évoque des moments heureux, vous procurant comme une sensation d’euphorie dont il devient difficile de se lasser. Il y a aussi cet.te artiste qui parvient toujours à vous réconforter, à vous motiver et vous accompagne dans votre vie… Personne n’échappe au pouvoir de la musique et aux émotions qu’elle nous procure, pas même ces talents émergent.e.s que vous ne connaissez peut-être pas encore. Pour apprendre à les connaître, nous avons décidé de les soumettre à un questionnaire un peu particulier : le 33 Tours de Tourtoisie Music.


Aujourd'hui, la Rédac' de Tourtoisie Music vous propose de découvrir l'autrice-compositrice-interprète et actrice Liv del Estal. Cette artiste à part entière, à la voix plus que singulière, dévoilait il y a peu un premier EP intitulé ma vie en vrac. Plongez avec nous dans des souvenirs d'été à la douceur nostalgique.


(c) Lucie Bourdeu

Première question : petit retour en arrière. La chanson qui a marqué ton enfance ?


La chanson qui a marqué mon enfance et qui réveille en moi une infinie tendresse et nostalgie, c’est « Sparring Partner » de Paolo Conte. Il me suffit d’écouter les cinq premières secondes du titre pour replonger dans les souvenirs les plus intenses et unis de ma famille. Le thème de piano, les paroles en Italien, la voix de Paolo... Je revois mes parents ensemble et leurs danses

amoureuses, mon enfance et mes années folles en Toscane avec mon frère, la liberté et la fantaisie.


La chanson que tu associes à un moment heureux de ton enfance, et qui résonne encore dans tes oreilles quand tu y repenses ?


« Mirza » de Nino Ferrer. Qu’est-ce qu’on a dansé sur cette chanson ! Je nous revois à 6 / 7 ans avec mon petit frère, danser comme des fous en sueur, dans mon déguisement de petite fée tout froissé, à des soirées organisées par mes parents, tout heureux. Je me revois flâner entre les jambes des invités chaleureux et les antipasti italien préparés par la Mama. Cette chanson chante dans mon souvenir l’euphorie enfantine !


Le fait d’être artiste, comment te l’imaginais-tu en grandissant ?


Je ne l’imaginais pas... « Chanter », c’était pur et innocent. J’ai vécu quelques années en Italie avec mes grand-parents et mon petit frère quand j’étais petite. Mes premiers souvenirs de moi qui chante sont libres et spontanés. Je ne conscientisais jamais la musique... Je ne chantais pas pour me donner en spectacle ou pour qu’on me regarde. J’étais une enfant plutôt solitaire,

observatrice et très réservée. C’était un moment avec moi-même. Je m’exprimais bien plus souvent en chantant et... je ne crois pas avoir beaucoup changé ! Tout ça pour dire que je n’imaginais même pas qu’il existait une industrie !


(c) Lucie Bourdeu

Quel est le job le plus nul ou le plus marrant que tu aies dû faire pour pouvoir investir dans ton projet musical ?


J’ai vendu (et mangé !) des empanadas tout un été, dans un petit tablier à poids rouge sur le marché (rires).


Si tu pouvais emprunter un talent à quelqu’un.e, quel serait-il ?


Je suis méga admirative de Valérie Bruni Tedeschi, son hypersensibilité, son regard mêlé de force et de fragilité. C’est une grande et unique actrice. Ce serait un rêve de tourner avec elle.


L’artiste disparu.e que tu ressusciterais ?


Jeff Buckley. L’écouter chanter « dream brother » en concert.


Comment sera la musique dans le futur selon toi ?


La bonne musique, les beaux textes, les belles mélodies !


Trois bandes originales préférées ?


Ah j’aime cette question... Une bonne B.O. bouleverse un film. Puis, ça réunit mes deux arts préférés. J’ai beaucoup de mal à n’en choisir que trois... Je suis obligée d’en citer quatre ! Elles sont toutes liées à mon enfance.


Tout d’abord, j’ai grandi en chantant toutes les chansons du film 8 Femmes de Francois Ozon. Je connaissais tout par coeur : des paroles aux chorégraphies, des mimiques du jeu des actrices jusqu’à leurs répliques ! Ensuite, c’est sans aucun doute la B.O. du Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet par Yann Tiersen. Toutes ces compositions au piano sont de la poésie pure. C’est ce film qui m’a donné l’envie de jouer du piano. Ensuite, je dirais la

B.O. de La boum de Claude Pinoteau par Vladimir Cosma et Richard Sanderson. Très bon mood. Je terminerais par la B.O. de Caro Diario de Nanni Moretti par Nicola Piovani. Réminiscence et émotion immédiates. Ces morceaux me font penser à ma famille et me remplissent de tendresse. Particulièrement « il campo di pallone ».



Le genre musical que tu as choisi de pratiquer ? Et par rapport à ton genre musical de prédilection... Est-ce le même ?


Toujours très difficile de définir un genre précis... Mon premier EP est assez hétéroclite et je pense qu’il raconte aussi musicalement ce qu’est « le vrac » dans ma vie. Je suis influencée tout d’abord par la chanson française et les textes qui racontent des histoires. Chez moi, quand j’étais petite, nous écoutions Aznavour, Nino Ferrer, Dalida, Luigi Tenco, Paolo Conte, et

beaucoup de musique brésilienne comme Ceatono Veloso, Joao Gilberto.... Des artistes comme Stromae, Lana del Rey, Billie Eilish, Yendry ou Feu Chatterton par exemple, m’inspirent. J’écoute beaucoup de musique classique aussi. Enfin, je suis plurielle ! Aujourd’hui je fais de la pop. Je me dis qu’on n'écoute pas forcément la musique qu’on fait... mais la faire nous fait du bien !


Comment travailles-tu ? Comment survient ton pic de productivité ?


Il n’y a pas de recette à la productivité... J’ai remarqué que c’est d’abord des mélodies qui tournent dans ma tête et qu’ensuite, j’écris mes textes. C’est souvent dans ce sens-là. Ça peut être avant de m’endormir, en marchant, en lisant, en discutant, même en regardant un film... Puis, jaillit l’envie d’y déposer des mots. Je démarre souvent d’un détail, d’un petit quelque chose qui m’a marqué, touché... L’imagination vient ensuite ajouter son grain de sel à l’histoire.


J’ai remarqué aussi que j’arrive à écrire que lorsque l’émotion est un peu derrière moi. Je n’y arrive pas si je suis encore trop dedans ! Je suis une amoureuse du sentiment amoureux, comme on peut l’entendre dans cet EP (rires). Ce n’est qu’après le pic d’émotion que je peux me poser et écrire.


Question synesthésie : quelle est la couleur de ta musique ?


ROUGE !


Qu’est-ce que tu écoutes en pleine insomnie ?


J’écoute Franz Schubert et je me dis que c’est si beau, que ce n’est plus très grave de ne pas dormir !


Le morceau que tu as trouvé incroyable sous substances, mais qui n’avait plus grand chose d’exceptionnel le lendemain ?


Si j’ai trouvé le morceau incroyable sous substances, je ne peux qu’en avoir un bête de souvenir le lendemain !


Le morceau, ou les morceaux, que tu passes pendant le coït ?


MAGGOT BRAIN, FUNKADELIC !



Tourtoisie Music soutient les artistes émergent.e.s : à quel.le.s artistes souhaites-tu donner de la force ?


Je donne toute ma force au groupe Klon. Ils sont fantastiques et tout barrés, comme on aime !


Découvrez "ma vie en vrac", l elen le nouvel EP de Liv del Estal, disponible depuis le 4 juin dernier.




Propos recueillis par la Rédaction.

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