La moitié du duo britannique Postaal, le nouvel Alain Bashung, le frère caché des Daft Punk… Les manières de désigner Hervé sont aussi diverses que sa musique est percutante. Sorti il y a plus d’un an, son premier EP Mélancolie F.C, nous avait marqué par des titres forts tels que “Va Piano” ou encore “Coeur poids plume”. La dernière recrue du label à succès Initial (Angèle, Clara Luciani, Eddy de Pretto…) revient aujourd’hui pour nous présenter son tout premier album HYPER.
Entre chanson française et sonorités électro, Hervé caractérise sa musique par une certaine dualité, incarnée par le titre “Si bien du mal” figurant sur l’album. Titre qui avait d’ailleurs été l’occasion de nous offrir pendant le confinement un clip où l’on pouvait voir l’artiste cuisiner des crêpes à l’aide de ses meilleurs pas de danse, de quoi bien nous motiver du fond de nos maisons.
À bout de souffle
Du fait de son chanté parlé presque soufflé qui lui est propre, on a justement l‘impression qu’Hervé est un artiste en manque d’air, jetant ses mots comme des balles pour pouvoir mieux respirer. On l’entend d’ailleurs souvent reprendre son souffle sur certains titres, sa manière à lui de marquer le tempo.
L’artiste, passé maitre dans l’art de mêler chanson française et sons électro-pop très rythmés, nous prouve sa capacité à jongler avec les différents beats : des sons groovy d’“Addenda” aux notes de xylophone de “Paréo Parade”, l’album se finit en apothéose avec “Bel Air” qui emprunte à la pop autant qu’à l’electro avec parfois des accents d’“Heads Will Roll” des Yeah Yeah Yeahs (si, si on vous assure). “Je témoigne de ma vie dans mes notes” chante-il sur ce dernier titre, et à en croire l’album, il semblerait qu’Hervé ait beaucoup vécu.

Un album composé avec le cœur (poids plume)
Que son cœur "batte cent fois par minute" sur le titre “Addenda”, ou qu’il soit "poids plume", on sent que le cœur est en tout cas toujours de la partie dans la composition de ses chansons. Sensualité, passion et rage sont les maîtres-mots guidant notre chemin d’écoute, mais le mot qui nous revient le plus en tête sur cette route sinueuse est peut-être finalement celui qui donne le titre à l’album : HYPER.
Par Apolline Pournin