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DYE CRAP ou l'art de "faire des conneries en couleur"

Maxime, Léo et Maryan viennent tout droit de Rouen, et leur punk festif s’écoute en tapant son meilleur ollie sous un soleil californien. En avril dernier, ils sortaient leur premier album éponyme avec l’hymne « Cooloroonie » et trois clips hauts en couleur. Le 5 novembre prochain, ils viendront retourner le Hasard Ludique à l’occasion de notre soirée rock Fêlée #3. Rencontre à 170 BPM avec DYE CRAP, les nouveaux enfants terribles de la scène normande.



En fait, ça se prononce comment ?


Maxime : DYE CRAP. Ou si tu veux le dire en anglais, tu dis DYE CRAP (pareil mais avec l’accent anglais : /krap/).


Et ce nom, ça vient d’où ?


Maxime : DYE c’est pour le côté un peu coloré et CRAP c’est de la merde, des conneries. L’idée c’est de faire des conneries mais en couleur quoi. En fait, c’est joyeux. Mais l’association des deux mots ne veut pas dire grand-chose, c’est juste que ça sonne bien. Ça évoque des choses sans rien vouloir dire.


Vous vous êtes rencontrés comment ?


Léo : Maryan, c’est mon frère. Nos parents et ceux de Maxime étaient potes, du coup, on se connait depuis qu’on est tout petits. C’est vers l'âge de quatorze ans que l’on a commencé à faire de la musique. On a toujours joué ensemble. On a fini par monter un groupe qui s’appelait The Baked Beans mais ce groupe a pris fin il y a deux ans et demi maintenant. On avait toujours envie de faire de la musique. Du coup, on a monté DYE CRAP.


Maxime : Et tu peux voir sur la pochette de l’album, c’est moi et Leo quand on était petits avec nos darons.




Dans votre playlist Spotify "DYE CRAP Party", on retrouve Parquet Courts et IDLES... S'agit-il de vos influences ?


Maxime : Oui, c’est un peu la playlist de nos influences. C’est aussi ce qu’on écoute en soirée. Cette playlist-là a été créée dans l’optique de « qu’est-ce qu’on mettrait si on devait passer des sons en soirée ? ».



Les premiers albums que vous avez achetés sont rock, punk ou garage. Qu’est-ce qui vous attire dans ces genres musicaux ?


Maryan : C’était clairement mon daron qui écoutait ça. Du coup, il m’a transmis ça. Les premiers trucs de base qu’il m’a appris à la guitare viennent du blues. Du coup, après, j’écoutais les groupes autour de ça. Je suis devenu beaucoup trop fan de Led Zeppelin. Quand j’ai grandi, j’ai écouté d’autres trucs mais pendant trois ou quatre ans, je n’écoutais que ça.


Maxime : J’avais un cousin qui était un punk. Ce monde-là me fascinait énormément, l’esthétisme autour de ça, le côté un peu rebelle aussi. Quand tu es petit et que tu vois ça, tu te dis « waouw j’ai envie de faire tout ça ». Donc l’esthétisme et le son m’ont beaucoup attirés dans un premier temps.


Léo : Moi, c'est surtout quand j'ai commencé à aller voir des concerts. Je me suis rendu compte que les concerts que je préférais c'était ceux où c'était plus le boxon. Du coup, je me suis mis à aller voir que des concerts de groupes comme ça, et j’ai fini par écouter que ça.


C’est quoi la recette pour faire un groupe qui sonne comme DYE CRAP ?


Maryan : C’est un gros BPM déjà.


Maxime : C’est 160-170 de BPM, avec couplet, refrain, couplet, double refrain et c’est bon ! C’est une recette méga simple, qui marche trop bien à chaque fois.


Foutre la merde, s'amuser et oublier le monde chiant dans lequel on vit. (Maxime)

Dans votre bio Spotify, vous rappelez le contexte angoissant dans lequel on vit (crise sanitaire, réchauffement climatique, Poutine). Pourtant, vous avez décidé de faire un rock festif et joyeux. Pourquoi ne pas avoir décidé de monter un groupe de punk sombre et anarchiste ?


Maxime : De base, on n’est pas du tout engagés.


Léo : Pas collectivement, on peut l’être individuellement par contre, mais ça ne va jamais se retranscrire dans la musique. On n’en fait pas pour ça. On en fait pour se marrer. Et après, si ça enjaille les gens à côté, c’est cool.


Maxime : Le groupe, c’est vraiment l’échappatoire. C’est vraiment pour foutre la merde, s’amuser et oublier le monde chiant dans lequel on vit.


Pourquoi sortir son album pendant le covid ?


Maxime : Ça faisait un an qu’on l’avait enregistré et on n'en pouvait plus. Comme notre ancien projet était fini, on avait envie d’exister un peu. Quand tu enregistres un album, tu n'as qu’une envie : que les gens l’écoutent. Et au bout d’un an, c’est pesant. On s’est dit : bah allez, on sort le truc même si on ne va pas pouvoir le défendre tout de suite sur scène. Et au final, ça s’est bien passé.



Maryan : Du coup, on a eu le temps de faire pas mal de clips pour l’album aussi.


En parlant de clips, dans Daily Routine, il y a un mec avec des paillettes sur le visage qui regarde une bougie sur un gâteau. Explications !


Maxime : En gros…


Maryan : Ça ne nous appartient plus. C’est la personne qui regarde qui ressentira un truc, et ça va devenir le sens du truc. À chaque fois, les gens nous disent « ça m’a trop fait penser à ça... », et à chaque fois, ils disent des trucs différents mais qui se tiennent, et ça marche bien. Vu qu’au final il n'y a pas de message clair, c’est juste une atmosphère.


Maxime : C’est le contraste un peu entre les paillettes, le côté un peu hyper joyeux et le gros bad du mec qui est tout seul, dans sa routine quotidienne où il ne se passe rien. Il essaie de mettre des paillettes dans sa vie alors que c’est triste quoi.



Alors, pour la suite, je dégaine le questionnaire de Proust (aka « portrait chinois »). Si DYE CRAP était une décennie ?


Leo : Les années 90' ?


Maxime : Moi, je dirais 2030.


Si DYE CRAP était une chaîne télévisée ?


Maxime : MTV dans les années 90.


Si DYE CRAP était un dessin animé ?


Maryan : Les Zinzins de l’Espace.


Leo : On ne regardait pas les mêmes dessins animés, moi j’avais pas Cartoon Network...


Maxime : Rocket Power !


Si DYE CRAP était une série télévisée ?


Léo : J’avoue que une série sur DYE CRAP ça pourrait être cool !


Maxime : Trailer Park Boys.


Maryan : Si t’as pas vu, regarde ! C’est vachement marrant.


Maxime : Mais il ne faut pas regarder le dessin animé, il n'est pas du tout aussi drôle que la série.


Si DYE CRAP était un personnage de South Park ?


Maxime : Randy Marsh.


Si DYE CRAP était un personnage de Malcolm ?


Maxime : Dewey.


Si DYE CRAP était une cascade de Jackass ?


Maryan : J'aime bien tous les trucs qu’ils font au bord du lac où ils ont une bouteille de gaz et un fauteuil roulant. Ça, j’aimerais bien le faire.


Maxime : Sinon, il y a un espèce de saut à l’élastique avec les chiottes.


Si DYE CRAP était une émission MTV ?


Maxime : Le truc avec Nicole Ritchie et Paris Hilton… Simple Life !


Si DYE CRAP était un clip ?


Maxime : "Bad Kids" des Black Lips.


Si DYE CRAP était un film ?


Maxime : Ace Ventura en Afrique de Steve Oedekerk.


Si DYE CRAP était un acteur ou une actrice?


Maxime : Jack Black… ou Alec Baldwin.


Si DYE CRAP était un catcheur ?


Maxime : John Cena !


Si DYE CRAP était un plat ?


Maryan : Une pizza aux nouilles instantanées.


Si DYE CRAP était un genre musical ?


Maxime : Du ROCK FORT.


Si DYE CRAP était un autre groupe de musique ?


Maxime : Les 2Be3. J’avais leurs cassettes, j’étais fan quand j’étais petit. Oui, je te jure. J’avais une cousine qui écoutait ça et les Spice Girls à fond, du coup je voulais faire comme elles. J’ai toujours fait comme mes cousins.


Si DYE CRAP était un.e président.e ?


Maryan : George Bush version Guignols.


Si DYE CRAP était une maladie ?


Léo : Une maladie un peu cool comme la salmonellose.


Le mot de la fin : que diriez-vous à quelqu’un qui ne connait pas DYE CRAP ?


Maxime : Viens t’amuser avec nous !



Le rendez-vous est pris : vendredi 5 novembre, Fêlée #3 au Hasard Ludique avec DYE CRAP - traduisez "teins la merde". De quoi s'occuper d'ici là.



Propos recueillis par Jean Fofana

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