Chez Tourtoisie, c’est bien connu, on aime taper du pied. Que ce soit dans une rave obscure ou devant un concert de rock psychédélique, on vadrouille partout à la recherche des pépites de demain. Quand vient l’heure de souffler, c’est l’occasion de regarder en arrière. Quels ont été les meilleurs pogos ? Quelles voix nous ont encore fait tomber amoureux.ses ? Retour sur nos concerts coups de cœur de cette fin d'année.
Yseult, Antoine Pesle, CORPS @ MaMA festival (16 &17 octobre)

Une première pour Tourtoisie Music, nous étions accrédités pour participer au MaMA Festival & Convention : 3 jours de concerts et de conférences dans le quartier de Pigalle. Un événement marquant pour le média, grâce auquel on a assisté à des concerts tout aussi mémorables.
Yseult : « Cette date est extrêmement importante pour moi, car parmi vous, il y a des pros, et je sais qu'on me snipe, et plus on me snipe, plus ça me booste ».
Retour en force de l'impressionnante Yseult à la Cigale. Tout y était : la prestance scénique, la performance vocale (mention spéciale pour « Rien à Prouver », où elle prouve tout vocalement, en montrant l'étendue de ses capacités vocales), la sincérité, la communication et l'ambiance. C'est un ouaw (oui+waw) !
Antoine Pesle : Fin de la première soirée, mal aux pieds, après avoir découvert attentivement Di#se qui nous a offert un très bon concert, un nouveau nom aux airs de Stromae, qui ira loin, on est allé voir Antoine Pesle. Que de sensualité ! Que de charme ! C'est un concert à vivre : musicalement, c'est si riche, entouré de 4 musiciens, la technique est là, le groove également. On rajoute l'aisance de l'artiste et le résultat est là : c'est rose, sensuel et réconfortant à la fois, une vraie « Hi-fi romance », Antoine ne nous avait pas menti.
Le MaMA Festival, c'est aussi retrouver toute la filière musicale le long des boulevards de Clichy et de Rochechouard. Alors, entre bises, sourires, et verres, compliqué de respecter son timing. On est donc arrivés un peu en retard au concert de CORPS, après avoir rencontré MAB à la Fourmi.

Première claque quand on rentre dans le lieu, nos pas résonnants sur les battements de « Tordu » : le Carmen a ce côté enivré, un air de débauche, mais tout en classe, moulures au plafond contrastant avec boule disco. Sous celle-ci, le duo CORPS fait frémir la foule serrée, tant on est nombreux. On suit les pas du chanteur, et peu à peu, on rentre tous dans une douce transe, point culminant lorsqu'on marche sur l'autoroute tous ensemble. À la fin, plus qu'une rime sur nos lèvres « Encore corps ».
Heureusement pour nous, ils foulaient la scène de Populous#5 quelques jours après. Notre interview est à retrouver ici.
Prisci Adam
girlinred @ Gaîté Lyrique (30 octobre)
Retour en France pour l’étoile montante girlinred après un passage acclamé à Rock en Seine en août, et une Boule Noire remplie à craquer en mai. Et pour la seconde fois consécutive, la Norvégienne fait salle comble. La formule ne change guère : un stress palpable (que l’on peut aisément comprendre à son âge) fait éclore chez l’adolescente une ivresse de la parole. Combler le silence, à tout prix, entre blagues timides et confessions émouvantes. Entre ces mini-discours, une bonne dose de pop rock, de cheveux qui remuent dans tous les sens et de drapeaux LGBT agités pareillement. Célébration au sommet. On attend son retour en terres françaises de pied ferme.
Lolita Mang
Mormor @ La Maroquinerie (6 novembre)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce concert fut intime. La musique de Mormor possède naturellement ce trait, propre également à celle de Cigarettes After Sex. Une essence sublimée par le choix des accords et des mélodies, tout en délicatesse et poésie.
Réservé, la timidité de l'artiste a participé à créer ce cocon. Avec des interactions minimales avec le public, les morceaux se sont enchaînés quasi sans interruption, nous plongeant ainsi dans une émotion en continu. Pass The Hours, dont on vous avait parlé, nous a procuré des frissons, la version live étant dans la même justesse que la version studio.
Timidité, donc pas de rappel, n'en déplaise à nos voisins de derrière qui ont un peu râlé. Alors, dans les fumées vaporeuses et l'ambiance qui l'était tout autant, on est repartis, apaisés et détendus après le titre « Won't let you », comme effleurés par une douce caresse dans l'air d'un novembre qui commençait à se faire doux.
Prisci Adam
Zed Yun Pavarotti @ Point Éphémère (27 novembre)
« Le rap n’est pas un genre taillé pour les concerts. » Ne dîtes surtout pas cela au public survolté venu acclamer Zed Yun Pavarotti en novembre dernier au Point Éphémère. Que cela soit devant le « x » ou l’ultra-mélancolique « Velours », les ados shootés au rhum-coca du 10ème arrondissement n’ont eu cesse de pogoter dans tous les sens du début à la fin du concert. Rarement avait-on vu une aussi belle opposition entre un artiste, enchaînant les cigarettes et soignant un stoïcisme digne de Liam Gallagher, et une audience aussi bouillante. Rencontre du troisième type.
Lolita Mang