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Camille Jansen : "Cet EP, c'est ce que j'aime appeler une affaire de famille"

Un lendemain de fête de la musique, nous retrouvons Camille Jansen à la terrasse d’un café, dans le 3ème arrondissement de Paris. Quelques semaines après la sortie de son tout premier EP Louise, Camille nous parle de voyages, des années soixante, d'anti-héros et de projets pour 2022. Ponctuant ses mélodies d’une voix grave et mélancolique, elle nous décrit ses journées et ses humeurs entre Paris et Los Angeles.


© Bilal El Khadi


Salut Camille, merci de nous accorder cette interview ! Est-ce que tu pourrais commencer par te présenter et nous dire quelques mots sur ton parcours pour nos lecteurs ?


Je m’appelle Camille Jansen, j’ai vingt et un ans et j’ai grandi à Paris. Je suis anglaise et française. À mes dix-huit ans, une fois le lycée terminé, je suis partie vivre à Los Angeles. C’était mon rêve d’y aller, pour la musique, l’atmosphère, les gens. J’avais planifié ce projet depuis mes quatorze ans. J’avais mis tout mon argent de côté, je travaillais beaucoup à côté des cours. Je ne voulais rien demander à mes parents, je voulais me débrouiller.

J’étais très sûre de moi depuis le début et une chose était sûre : l’école ne m’intéressait pas. Maintenant, je suis entre Paris et Los Angeles. Je n’arrive pas à rester au même endroit trop longtemps, je m’y perds. Ça me permet d’écrire et de rester inspirée.


Comment as-tu commencé ?


J’ai commencé par poster des covers en ligne, sur ma chaîne YouTube, et j’ai vu qu’il y avait une bonne réception, les gens voulaient savoir ce que j’avais à montrer. J’ai écrit ma première chanson, il y a eu pas mal de vues et après ça a commencé. À partir de ce moment-là, je me suis dit que peut-être, je pouvais vraiment y croire.



Tu as sorti ton premier EP Louise, peux-tu nous en dire un peu plus ?


Ça fait tellement du bien de me dire que cet EP est enfin sorti ! J’ai l’impression que je peux vraiment passer à autre chose, je n’ai plus besoin d’y penser. Cet EP n’est plus à moi, il appartient à tout le monde maintenant. J’ai commencé ce projet quand j’avais dix-huit ans, à Los Angeles. En principe, Louise devait sortir l’an dernier, mais avec le COVID, ce n’était pas le bon moment. À la fin, je ne voulais même plus l’écouter parce que ça faisait trop longtemps que je le gardais pour moi, j’en avais marre (rires) mais je ne pouvais le montrer à personne.


C’est étonnant d’avoir ces quatre chansons en anglais et de voir « Je ne fais que rêver » à la fin de l’EP. Tu penses faire plus de chansons en français à l'avenir ?


À un moment, je n’arrivais plus du tout à écrire en anglais, je n’avais aucune inspiration et je n’avais jamais essayé d’écrire en français. Je parlais de mes journées à Los Angeles, comment je me sentais et finalement ça s’est fait plutôt rapidement. Je chanterai toujours principalement en anglais, mais je pense qu’il y aura toujours une touche française. « Je ne fais que rêver », je l’ai écrite il y a longtemps, mais je trouve qu’elle se fond bien avec le contexte du moment, elle correspond à ce que les gens ont pu ressentir pendant le confinement, les jours qui passent, qui se ressemblent...



Pourquoi ton EP s’appelle-t-il Louise ? Qui est Louise ?


Louise, c’est mon deuxième prénom. C’était une autre version de moi-même, il y avait Camille d’un côté, et Louise de l’autre. La chanson « Louise » c’est moi contre moi-même, ce personnage est un peu mon anti-héros. À mes 18 ans, Louise était la fille que je voulais être. Finalement, je pense qu'au fond que ce n’était pas la meilleure version de moi-même.


Ton EP a été produit par Sacha Rudy et Lewis Ofman. Comment était-ce de travailler avec eux ?


Cet EP, c’est ce que j’aime appeler une affaire de famille. J’aime travailler avec les gens que je connais, avec mes amis, des gens qui font de la musique par passion et qui n’attendent pas forcément quelque chose derrière. On était vraiment tous ensemble. Avec eux, je me sens plus ouverte, plus à l’aise, plus libre. C’est moins intimidant que d’être avec un « professionnel ». J’ai moins peur de dire ce que j’ai envie de faire.


Sacha est un bon ami. Je le connais depuis que j’ai seize ans. Je savais que c’était avec lui que je voulais travailler depuis longtemps, même pour mes prochains projets. On se comprend et on se laisse chacun notre liberté. Lewis a rejoint Sacha parce qu’ils travaillaient ensemble. Il a travaillé sur « Field of mud » et « Louise ». Devon Ross a travaillé aussi avec moi sur cet EP. La plupart des choses que j’ai apprises, c’est grâce à elle. Elle m’a fait rencontrer plein de gens. On peut se parler, se critiquer, être professionnelles et amies.


Etant donné que la vie est en train de reprendre son cours, j’imagine que tu as des concerts de prévu ?


Je n’ai jamais fait de concerts, j’ai seulement fait des soirées talents à l’école (rires). C’était terrifiant, mais c’était cool, je l’ai fait trois ou quatre fois. Je vais vraiment me préoccuper des concerts cet été parce que je n’ai pas du tout envie de faire ça à la va-vite. J’ai envie d’être bien préparée pour me sentir vraiment à l’aise sur scène. J’aimerais faire mon premier concert à Paris, peu importe l’endroit, là où les gens veulent que je joue, j’irai (rires). Je vais sûrement jouer avec Devon Ross et Sacha Rudy si c’est possible. J’aimerais aussi faire des concerts en Angleterre et à Los Angeles.


Quelles sont tes influences ?


Je suis très influencée par les années 60-70. Après, je pense que ça se voit (rires). Je n’écoute pas vraiment la musique d’aujourd’hui… J’écoute beaucoup les Rolling Stones, Patti Smith, Led Zeppelin, The Beatles… Côté français, j’écoute Jane Birkin, Françoise Hardy et Serge Gainsbourg. Je pense que mes prochaines chansons vont de plus en plus être influencées par Gainsbourg.

J’aimerais revenir à quelque chose de plus simple, plus naturel, mais quelque chose de tout aussi travaillé avec le piano et la voix, comme Fiona Apple, qui m’inspire énormément. Dans Louise, tout s’équilibre bien grâce à l’aide de Sacha Rudy. Il m’aide à moderniser mes chansons pour que ce ne soit pas trop années soixante. Je n’essaie pas de copier les artistes que j’écoute, mais quand tu t’influences de quelque chose, il y a forcément des similarités.


Quelle serait la collaboration de tes rêves ?


Il y a quelques artistes avec qui j’aimerais faire des chansons. J’aimerais bien collaborer avec Willow Smith et j’espère qu’un jour ça se fera ! Je suis sûre que ça pourrait donner quelque chose de très sympa, j'aime beaucoup son univers même si là, elle est dans sa période métal (rires).



Tes prochains projets seront-ils similaires à Louise ?


Toutes les chansons de Louise sont des moments de ma vie. Maintenant, j’aimerais me donner un peu plus de liberté et créer des personnages qui ne sont pas forcément basés sur moi. Je ne souhaite plus me limiter à ce que je ressens dans la journée. Louise m’a complètement débloqué, je ne suis plus la personne que j’étais quand j’ai écrit l’EP. J’ai évolué avec le temps et avec ce que j’écoute. J’utilise les jobs que je fais à côté comme principale source d’inspiration, je crée des personnages. Je vais me baser sur une impression et essayer d’en raconter l’histoire.


Quel est ton programme pour le reste de l’année ?


C'est un nouveau chapitre qui commence pour moi, je me concentre sur de nouvelles choses. J’aimerais et je pense sortir mon premier album en 2022. J’ai des démos que j’ai commencé à faire pendant le confinement. Maintenant, il faut que j’enregistre en studio. Entre temps je ferai des petits concerts, je sortirai des singles et des clips avant ça.


Je pense que je vais essayer de diversifier un peu mes horizons. C’est naturel de vouloir se découvrir. En ce moment, j’écris des chansons différentes et ce qui me fait peur, c’est de ne pas savoir si les gens vont suivre, vont adhérer. Après, du moment que j’aime ce que je fais, c’est le plus important. Là, j’ai une chanson que j’ai faite avec un ami qui n’a rien à voir avec mon style d’origine mais je veux tenter des choses !



Louise est disponible sur toutes les plateformes de streaming.




Propos recueillis par Agathe Bernard Vigneau

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