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Bolivard, entre pop disco sucrée, sarcasme et dérision

Dernière mise à jour : 19 oct. 2020

Croyez-le ou non, la prochaine Populous #6 by Tourtoisie Music compte bien vous transporter dans un univers parallèle. Avec des artistes tous aussi barrés les uns que les autres, cette soirée promet de faire l’effet d’un voyage psychédélique. Parmi eux, Bolivard, un personnage complexe qui fait danser les foules sur fond d'électro-pop / disco, tout en abordant les questions existentielles d’une génération entière.



Compositeur, musicien, (pas tout à fait) chanteur, réalisateur, graphiste (pour le label Cookie Records notamment)… C’est à se demander s’il y a quelque chose que Bolivard ne sait pas faire. Simon, de son vrai nom, commence à toucher à la musique au lycée, grâce à des logiciels. Ses débuts lui paraissent aujourd’hui un peu flous, mais une chose est sûre, Simon a pratiquement tout appris en autodidacte. Il fait ses premiers pas sur MySpace, puis sur Soundcloud et parvient à se faire repérer par des chaînes aux communautés importantes, lesquelles partagent ses remix avec engouement. Un vrai bed producer.


Warp Records, Aphex Twin, Justice, Kitsuné… Les influences premières de Simon sont marquées par les musiques électroniques des années 1990 et 2000, et tout particulièrement par les genres expérimentaux comme l’Intelligent Dance Music. Peu à peu, ses compositions l’amènent à se produire dans le monde entier, des Pays-Bas aux États-Unis. Il décide également de poursuivre des études de cinéma, ce qui lui permettra par la suite de donner naissance à un projet alliant musique, mise en scène, image, dessin et réalisation : Bolivard.


Dans le fond comme dans la forme, en musique comme à l’écran, Bolivard est un personnage caractérisé par une certaine dualité. Ses compositions musicales sont un enivrant mélange entre musiques tropicales, bossa-nova et chanson française. Inspiré par les cultures d’Amérique Latine et d’Afrique, il joue avec les sonorités, alternant entre percussions, marimba et thérémine - un instrument d’ailleurs utilisé dans les films d’extraterrestres. Ses compositions se positionnent ainsi à mi-chemin entre une musique de niche et une musique électro-pop / nu disco qui s’adresserait au grand public. Son premier EP, à paraître prochainement et dont les titres “La Vie” et “Réalité” sont extraits, sera la parfaite illustration de cette idée.


Puis, si Bolivard s’applique à déchaîner les foules, il n’oublie pas pour autant de raconter des histoires, non pas en chantant mais en parlant. Une tendance inspirée des années 70 et 80, qui lui permet de faire le pont entre la chanson française et le rap. Serge Gainsbourg, Bernard Lavilliers mais surtout Yves Simon l’ont inspiré pour “La Vie”. Ses messages, reflétant une réalité assez souvent pénible, viennent ainsi contraster une musique plutôt joyeuse. Entre problèmes du quotidien et anxiété sociale, Bolivard aborde le monde avec autant de sérieux que de second degré. On retrouve encore une fois cette dualité, avec, d’un côté, Bolivard et, de l'autre, le Dark Bolivard.



Côté visuel, Simon s’est inspiré de bandes dessinées et dessins animés pour adultes : Rick et Morty (Justin Rolland & Dan Harmon), Les Simpson (Matt Groening), Dragon Ball et Dr Slump (Akira Toriyama), l’oeuvre graphique de l’Américain Daniel Clowes... Tout un tas de créations issues de la Pop Culture, qui cultivent un humour noir singulier.


Les personnages y apparaissent souvent comme étant dépressifs mais marrants. Ils sont amorphes et attendent que leur vie passe, les bras ballants. C’est ce sentiment précis que ce dernier cherche à véhiculer. Le parti pris du noir et blanc prend alors tout son sens. Deux couleurs, deux extrêmes : la première incarne les sonorités dansantes, le grand public, la joie ; la seconde, les textes profonds, le public de niche, une existence troublée.


Enfin, s’il est vrai que Bolivard accorde énormément d’importance au visuel, cette affirmation se confirme d’autant plus avec les clips de “La Vie” et “Réalité”. Pour la seconde vidéo, où les couleurs bleu et rouge dominent, l’artiste avoue s’être inspiré du réalisateur Gregg Araki, connu pour ses films étranges et sombres. C’est cette même atmosphère, un peu déglinguée et un peu gore, que ce dernier a cherché à retranscrire, nous faisant ainsi passer d’un sentiment joyeux à une ambiance de film d’horreur... Bolivard ou l’ascenseur émotionnel.



Retrouvez Bolivard sur la scène du Hasard Ludique le samedi 14 mars. En attendant la sortie de son EP "Dr Bolivard", découvrez son nouveau single et clip le 20 mars prochain sur Cookie Records.


Par Laura Gervois.

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