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Bandit Bandit : "Écrire à deux est un exercice cathartique pour parler de notre histoire"

Bandit Bandit peut être plein de choses. Un groupe de rock à la sauce Gainsbarre, des musiciens poètes sensibles ou simplement un petit couple très sympathique avec qui partager un après-midi. Mais avant tout, il s'agit de Maëva et Hugo, deux personnes qui souhaitent raconter en musique leur histoire et plus encore. Pour la sortie de leur deuxième EP Tachycardie, nous sommes allés à la rencontre du groupe afin d'en savoir plus sur eux, leurs influences et leurs projets.


© Boby Allin / Bandit Bandit
© Boby Allin

Votre nouvel EP Tachycardie est sorti le 25 juin dernier. Comment celui-ci a-t-il été composé ?


Maëva : Cet EP a été écrit quasiment en même temps que le premier, il y a à peu près deux ans. Ce sont des chansons que l'on joue en live depuis longtemps, qui ont eu le temps de mûrir sur scène mais pour l’EP, nous avons pris le temps de travailler le mix et de couper certains morceaux, pour les ramener à l'essentiel (par exemple le morceaux "Néant" qui a perdu une introduction de trois minutes).


Hugo : C'est presque la transposition en studio de nos morceaux live, qu'on enregistre dans les mêmes conditions.


Cet EP parle d'amour déchirant, d'angoisse, d'envie… Y a-t-il un grand thème autour duquel vous avez écrit le projet ?


Maëva : Ce sont des morceaux qui parlent beaucoup de notre histoire à tous les deux, même si on essaye de faire des morceaux de moins en moins autocentrés. C'était un exercice vraiment cathartique, dans le sens où on avait directement besoin de parler de notre histoire. On avait besoin de se soigner, et de poser par écrit des choses qui avaient peut-être été mal dites ou pas dites du tout.


Vous écrivez vos chansons à deux. Etant donné la particularité d’être un couple qui écrit ensemble, est-ce que vos chansons sont comme des conversations que vous n’osez pas avoir ?


Hugo : Non, on parle vraiment de tout, on est un vieux couple, ça y est (rires) ! Et justement pour prendre un exemple très concret, le titre "Néant" parle de syndrome prémenstruel, j’ai donc écrit sur quelque chose que je ne connaîtrais jamais directement. C'est le fait qu'aujourd'hui, on puisse aussi bien se parler qui rend nos chansons possibles.


Vous êtes un vrai groupe live. Comment avez-vous vécu cette pandémie vis à vis des shows, et qu’avez-vous prévu pour le retour des concerts ?


Hugo : Dès l'annulation des concerts, nous étions inconsolables. Énormément de dates de prévu avec des concerts à l’étranger... C’est tout ce dont nous avions rêvé depuis petits et finalement tout s’est écroulé. Et pour le retour, on a des concerts prévus à travers la France à partir du début de l’été, même si pas mal de festivals ont été annulés.


Maëva : Mais ce qu’on attend par-dessus tout, ce sont les concerts, à l’automne. On rêve d’une jauge pleine avec des gens debout, de sentir la sueur du voisin et de se faire renverser de la bière sur la gueule… (rires) !


On ressent vos inspirations jusque dans le nom du groupe, Bandit Bandit, et donc parmi toutes les grandes histoires de couples de bandits, est ce qu’il y en a une qui vous parle plus qu'une autre (Bonnie & Clyde, Thelma & Louise, Natural Born Killers, etc) ?


Maëva : C'est vrai que l’on s’inspire de ce genre d’imaginaire, ça nous parle beaucoup. Natural Born Killers, par exemple. On adore ce film et on adore l'esthétique de Sailor et Lula, ce sont des éléments qu’on essaye d’utiliser.


Hugo : On nous a beaucoup appelé les Bonnie & Clyde du rock dans la presse, et c’est super cool, mais il faut quand même se rappeler qu’ils ont tué plein de gens (rires) !


Nous sommes en 2021, trente ans après la disparition de Serge Gainsbourg - vous avez d’ailleurs repris "Bonnie & Clyde" au début de l'année. C’est un artiste qui vous a beaucoup inspiré, mais à votre avis, quelle influence a-t-il encore sur la jeune génération ?


Maëva : Nous sommes de très grands fans. Notre appartement est une espèce de mausolée à la mémoire de Serge Gainsbourg. Il nous inspire tant sur la musique que sur son histoire. A la fin de sa carrière, il était suivi par les jeunes, et sa musique reste intemporelle.


Hugo : Il a une patte qui est très reconnaissable, et on en parle beaucoup quand on est au studio. S’il était encore vivant aujourd’hui, il ferait forcément des trucs dans le hip-hop et continuerait à être pertinent.



En tant que groupe de rock (français), que pensez-vous de l’état de la scène actuelle en France et à l’international ?


Hugo : Nous sommes très potes avec plein de groupes, et on se tient au courant des nouveautés. Last Train, Johnny Mafia, MNNQNS, The Psychotic Monks… Ils sont tous vraiment très forts, chacun dans leur style de rock. Même si c’est un genre moins médiatisé que le hip-hop, il se passe des choses très intéressantes que ce soit en France ou à l’international avec la nouvelle scène post-punk (Idles, Viagra Boys…) depuis trois / quatre ans.


Le Disquaire Day 2021 vient de passer, occasion pour laquelle vous avez enregistré, en live, un split-single gravé sur vinyle. Pouvez-vous nous parler de votre rapport avec cet objet ?


Hugo : Nous sommes attachés à ce support pour plusieurs raisons, c’est un objet qui vieillit bien (en opposition aux cassettes par exemple). C’est très cool que ça revienne au goût du jour.


Maëva : Pour ce qui est de l’enregistrement du live sur vinyle, ça donnait vraiment une autre dimension à l’enregistrement, par ce que c’est impossible de tricher. L'acoustique qu'on entend est vraiment celle de la salle Colonne, sans trucage ! On a répété encore et encore, et une fois prêts, on a lancé l'enregistrement.



Un dernier mot ?


Maëva et Hugo : Allez voir des concerts, vaccinez-vous si vous voulez. Profitez de la culture, même si apparemment on n'est pas essentiels. Et rendez-vous le 10 décembre 2021 à la Maroquinerie !




Propos recueillis par Nathanaël Miric

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