Chez Tourtoisie, on aime autant danser dans les salles de concert que s’asseoir au fond d’un siège moelleux devant un écran géant. En prêtant toujours une oreille attentive au contenu audio des films, une fière équipe de frondeurs est heureuse de vous présenter B.O.BINES, la branche cinématographique de Tourtoisie. Cinéma indépendant, bandes originales renversantes, compositeurs émergents, festivals dynamisants… C’est avec grand plaisir que chaque mois, nous vous partageons nos coups de cœurs musicaux du grand ... et du petit écran (confinement oblige, et oui !). Cette semaine, nous sommes partis à la découverte des Arcs Film Festival, bien au chaud depuis chez nous.

En dépit d’une saison morose marquée par la fermeture des cinémas et la difficulté de maintenir les festivals, les Arcs Film Festival est de retour, infatigable, avec une douzième édition un peu spéciale. Et oui, cette année pas besoin d’enfiler ses skis pour assister au Festival, mais rendez-vous sur son site pour découvrir une programmation digitale. Cette programmation plurielle dont la sélection phare, dite « Hors piste », se tiendra sur le site du 12 au 26 décembre. Mais, comme nous, les organisateurs n’ont pas l’intention d’abandonner les salles pour autant : « Nous gardons la conviction qu’un film ne serait pas tout à fait ce qu’il est sans le grand écran » (Source : dossier de presse). Une édition physique se tiendra donc dès la réouverture des cinémas, lors de laquelle seront présentés quelques films inédits, comme le très attendu Teddy, comédie horrifique française de Ludovic et Zoran Boukherma, sélectionnée au festival de Cannes.
Programmation digitale certes, mais pas moins foisonnante. La sélection centrale « Hors Piste » propose 10 films inédits en France, dont 4 avant-premières françaises. On peut notamment citer le très beau film Cigare au miel de Kamir Aïnouz, emporté par une magnifique bande originale composée par Julie Roué, déjà à l’origine des BO de Perdrix et Jeune Femme ; ainsi que le thriller Vaurien, premier film de Peter Dourountzis (disponible jusqu’à jeudi sur la plateforme) accompagnée d’une musique composée par Constantin Dourountzis, ancien directeur musical de la chanteuse grecque Nana Mouskouri dans les années 80. On retrouve par ailleurs 4 films européens, comme le premier film du réalisateur grec Christos Nikou Apples (disponible jusqu’à jeudi), histoire d’un homme victime d’amnésie suite à … une pandémie (et oui le contexte actuel aura au moins l’avantage d’être source d’inspiration cinématographique). Enfin, 2 films jeunesse, parmi lesquels Le Peuple Loup, qui sera disponible au cinéma uniquement, de Tomm Moore et Ross Stewart, et Calamity de Rémi Chayé, déjà sorti en salle en octobre 2020.
Pour accompagner cette sélection phare, une variété de sélections complémentaires sont à retrouver intégralement sur le site : dix longs métrages en compétition, ainsi qu'une trentaine des courts (disponible en libre accès au public), mis à l’honneur devant un jury composé, entre autres, de la jeune prodige Noée Abita, à l’affiche du film Slalom. Ce film, très attendu et dont la sortie salle, prévue initialement fin novembre, avait déjà été repoussée deux fois avant de finalement connaitre une avant-première digitale pendant ce festival. Un succès réjouissant puisque le premier long métrage de la réalisatrice Charlène Favier a fait sold out sur la plateforme, annonceur d’une belle sortie en salle.
En complément d'une édition déjà très riche, on peut retrouver en ligne ou bientôt en physique un lot d'évènements en libre accès au public : tables rondes et masterclass, avec la part belle faite aux compositeurs de BO. En effet, trois d'entre elles seront tenues physiquement par les compositeur.ice.s des musiques des films d'animation Calamity et Le Peuple Loup, respectivement Florence Di Consilio et Bruno Coulais ; ainsi que par Amine Bouhafa, compositeur du film L'homme qui a vendu sa peau. D'autres surprises vont s'inviter côté musique dans le cadre du Music Village, avec un set musical de Gaêl Faure et Voyou et des concerts à emporter qui nous emmènent en haute montagne avec Frànçois & the Atlas Mountains, Pi Ja Ma, Stefie Celma … en partenariat avec la Blogothèque.
En cette année si particulière, les organisateurs ont également fait un focus sur des sélections peu communes. Parmi elles, la catégorie « Déplacer les Montagnes » propose des films qui participent à des réflexions sur un monde en mutations et qui n’hésitent pas à partager leurs engagements. On retrouve notamment le très beau documentaire Petite fille (jusqu’au 26 décembre) pour ceux qui n’avaient pas pu le voir sur le site d’Arte : Sasha, né garçon, se considère fille depuis son enfance. Comment ne pas citer également le documentaire écologique Demain, devenu une référence, de Cyril Dion et Mélanie Laurent (jusqu’à samedi). D'autres documentaires sur des sujets engagés diverses sont à retrouver sur la plateforme.
Le festival partage ainsi une vision du cinéma comme source de réflexions mais aussi d’actions et c’est pourquoi cette catégorie est accompagnée de rencontres avec des personnalités engagé.es, de penseur.euse.s, de philosophes. Parce que le cinéma, ce n’est pas que du divertissement, c'est avant tout un vecteur indéniable de réflexions, de débats, voire même de changements ... qui osera contredire son caractère essentiel ?
La programmation des Arcs Film Festival est disponible en ligne sur son site du 12 au 26 décembre et sera complétée par des évènements en salle prévus dès la réouvertures des cinémas.
Par Emma de Bouchony